
Le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) n’a cessé d’évoluer depuis son introduction, et son impact sur le marché immobilier est désormais indéniable. Une récente étude de SeLoger met en lumière l’influence grandissante du DPE, aussi bien sur les ventes que sur la location de biens immobiliers. L’effet du DPE est devenu tellement fort qu’il a bouleversé les dynamiques traditionnelles du marché.
Bien que la loi Climat et Résilience, avec son critère de décence énergétique, visait principalement les logements en location, ses conséquences se font sentir bien au-delà. Si l’objectif de supprimer les passoires énergétiques n’est pas totalement atteint, la situation s’améliore. En effet, la proportion de logements classés G a diminué de manière significative, une évolution visible dans le parc locatif.
En chiffres, cela se traduit par une diminution des passoires thermiques en location : elles représentaient 14 % des biens à louer en 2021, contre seulement 8 % en 2025. En revanche, les passoires proposées à la vente ont vu leur part augmenter, passant de 10 % en 2021 à 15 % début 2025. Cette tendance suggère que de nombreux propriétaires souhaitent se débarrasser de leurs biens énergivores pour éviter d’engager des travaux coûteux.
L’influence grandissante du DPE sur les prix
Les effets du DPE se manifestent également dans les prix de vente. Il n’est plus surprenant qu’un bien avec une bonne performance énergétique se vende à un prix plus élevé qu’un bien classé D, tandis qu’un bien en F ou G est souvent moins cher. SeLoger et les Notaires de France ont documenté cette tendance depuis plusieurs années, observant une hausse de la “valeur verte” depuis 2010.
D’ici janvier 2025, dans la plupart des départements, les biens classés F ou G se vendront jusqu’à 25 % moins chers qu’un bien classé D, et cet écart est encore plus marqué dans certaines zones rurales ou peu tendues. En conséquence, la valeur des biens énergiquement performants continue de croître, tandis que celle des passoires thermiques se déprécie. Selon l’étude de SeLoger, les logements A à D ont vu leurs prix augmenter de +3,4 %, tandis que les biens en E ont légèrement reculé (–0,6 %), et les biens F ou G ont chuté de –3,5 %.
Une visibilité accrue pour les passoires thermiques
Si ces biens moins performants voient leurs prix chuter, ils suscitent néanmoins un regain d’intérêt. Les logements F et G attirent en moyenne 67 % de contacts en plus que les biens classés D, tandis que ceux en F génèrent 32 % de contacts supplémentaires. Cela témoigne d’une forte demande pour ces biens, qui restent une option pour les acheteurs ayant un budget limité.
Cependant, malgré cet intérêt accru, la vente reste un défi. Les logements F et G restent en moyenne 84 jours sur le marché, contre 79 jours pour les biens mieux classés. De plus, la négociation des prix est plus tendue, avec une marge de négociation atteignant 5,9 % pour les passoires thermiques, contre 3 % pour les biens mieux notés.
Une nouvelle ère pour l’immobilier
Le DPE est désormais un critère clé sur le marché immobilier, au même titre que la localisation ou la surface d’un bien. En seulement quatre ans, il a redéfini les priorités des acheteurs et des vendeurs, rendant la performance énergétique indispensable pour vendre ou louer un bien au meilleur prix.