
Vers une amélioration de l’évaluation du confort d’été dans le DPE
C’était dans les tuyaux depuis un moment. Selon Les Échos, le ministère de la Transition écologique s’apprête à formuler, dans les semaines à venir, de nouvelles propositions pour affiner l’évaluation du confort d’été dans le Diagnostic de performance énergétique (DPE).
Depuis sa réforme en 2021, le DPE intègre déjà une indication sur la résistance des logements aux fortes chaleurs, symbolisée par un smiley coloré (vert, orange ou rouge). Cet indicateur vise à refléter la capacité d’un bâtiment à rester supportable en été sans recourir à la climatisation. Il repose sur quelques paramètres simples : isolation de la toiture, protections solaires sur les vitrages, inertie thermique, traversée du logement, et présence de ventilateurs.
Un indicateur jugé trop basique
Si cette prise en compte du confort d’été représente un progrès, elle reste insuffisante. Une étude menée en 2024 par Pouget Consultants et le syndicat professionnel Ignes pointe un taux d’erreur de 26 % dans l’évaluation actuelle. Trop approximatif, l’indicateur doit donc être revu pour gagner en fiabilité.
Des annonces attendues pour l’été
L’enjeu est d’autant plus pressant que la France se dirige vers un climat plus chaud, avec une hausse moyenne des températures de +4°C d’ici la fin du siècle. Or, selon la même étude, seuls 10 % des logements sont aujourd’hui bien adaptés aux fortes chaleurs. Et même parmi les logements récents classés A, 31 % n’offrent pas un confort d’été jugé satisfaisant.
Dans ce contexte, le troisième Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC), prévu pour 2025, prévoit une révision de la méthode de calcul 3CL, utilisée à la fois pour le DPE et l’audit énergétique. Objectif : renforcer l’évaluation du confort d’été avec des outils plus précis. « L’indicateur actuel est très simpliste et mérite d’être affiné pour mieux refléter la réalité des performances estivales », souligne le rapport.
Le ministère du Logement semble avoir entendu le message. Dans une interview aux Échos, Valérie Létard, ministre du Logement, annonçait vouloir présenter « des éléments concrets dès cet été ». Une nouvelle méthode thermique, applicable également au parc existant, serait à l’étude.
Un enjeu sanitaire majeur
Au-delà du simple confort, la question devient aussi une priorité de santé publique. Chaque été, la Fondation pour le logement des défavorisés (ex-Fondation Abbé Pierre) alerte sur les « bouilloires thermiques » — ces logements étouffants et invivables durant les périodes de canicule. Un phénomène qui touche un quart des Français, selon la Fondation.
Les conséquences sont lourdes : en 2023, plus de 20 000 passages aux urgences liés à la chaleur ont été recensés, dont 10 000 ont nécessité une hospitalisation. Et les projections sont alarmantes. « Sans politique d’adaptation suffisante, la mortalité liée à la chaleur pourrait grimper à 68 000 décès en moyenne chaque été d’ici 2030, 94 000 en 2040, et jusqu’à 120 000 d’ici la fin du siècle », alertait la Fondation dans un rapport publié à l’été 2024.